La Gazette Nord-Pas-de-Calais du 08-11-2003

Publié le par Association ESSOR

De l'écologie à la solidarité

Grâce à l'association ESSOR, les écoliers de Ganavé recevront bientôt bancs et tables.


* Hervé MORCRETTE

Collecter le papier, une démarche écologique qui débouche sur un geste de solidarité. Tel est le programme de l'association ESSOR dont la cheville ouvrière est un enseignant arrageois.


 

Si vous en avez encore l'utilité, ne laissez pas traîner l'annuaire de l'an dernier à portée de main de Jean-Marie Dhainaut, il vous l'emporterait... Qu'on se rassure, M. Dhainaut n'est   pas    kleptomane.    Ce conseiller Principal d'éducation du lycée Baudimont d'Arras est l'animateur   de   l'association ESSOR, qui s'est donnée pour but d'aider les conditions de vie et d'é­ducation du Togo.

A Ganavé. Tout est parti d'une demande de jumelage formulée par une école privée de Lomé, capitale du Togo. Jean-Marie Dhainaut décide d'y répondre positivement. Il se met à l'écoute des besoins de ses interlocuteurs et les aide à monter des projets. Ainsi, par exemple, il prend en compte les besoins de Ganavé, village situé à 45 km de Lomé. Des besoins élémentaires sont à satisfaire : des tables et des bancs pour l'école publique, des latrines publiques, un labo pour le collège et la création d'un éle­vage de volailles qui permettrait de faire vivre cinq couples.

Collecte du papier. Reste à trouver le financement de ces projets. M. Dhainaut s'est tourné vers la collecte du papier. Une vaste chaîne de solidarité s'est mise peu à peu en place. M. Dhainaut mobilise ses élèves et rallie à lui quelques bénévoles. Au centre de l'activité d'ESSOR, la collecte des vieux papiers. L'agglomération arrageoise est passée depuis quelque temps à la collecte sélective : l'associa­tion ESSOR participe à l'amé­lioration des statistiques... Insti­tutions, particuliers, imprimeurs, maisons de commerce n'ayant pas écoulé tous leurs catalogues devenus périmés : l'association s'est ainsi bâti un réseau d'une vingtaine de points de chute (dont le bureau d'Arras de La Gazette du Nord-Pas de Calais) gros pourvoyeurs de papier usagé. Inlassablement, les béné­voles effectuent leurs tournées. De quoi collecter environ 20 à 30 tonnes par mois qui leur sont reprises au prix de 30 euros la tonne par Triartois.

Solidarités. Peu à peu, ESSOR tisse sa toile : partie d'Arras, l'as­sociation s'est trouvée des rami­fications à Béthune, Lens, Douai et Cambrai. Un maillage qui res­semble à celui qui se crée au Togo puisque ESSOR ébauche actuellement des programmes de partenariat avec sept écoles de quartier à Lomé. Au vu des pre­miers résultats, elle bénéficie de "coups de pouce" : une subven­tion du Conseil régional ; la revente, pour un euro symbo­lique, par Triartois d'un camion usagé, la gratuité du transport jusqu'au bateau du matériel qu'elle envoie au Togo par l'en­treprise lensoise Lé/ier, etc.

D'autres satisfactions. La col­lecte du papier n'est pas la seule activité qui permette d'attirer des fonds pour mener à bien les pro­grammes. Ainsi, lors de l'année scolaire précédente, les élèves du lycée Baudimont ont monté une comédie musicale dont les recettes sont venues abonder le budget de l'association. "Deux représentations seulement, mais un travail pédagogique qui a duré toute l 'année", fait remarquer M. Dhainaut. On touche là à un autre aspect de la recherche du conseiller principal d'éducation. JJ n'attend évidemment pas de biens matériels de ses amis du Togo en retour de sa propre action. Mais plutôt une satisfaction intellec­tuelle, philosophique et morale : pour lui, ESSOR est "un outil de rencontre et départage" entre des individus qui ont une culture et un mode de vie différents. •

Publié dans Articles de presse

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